Les assistants maternels exercent un métier mal connu et trop peu valorisé. Pourtant, ils et elles sont fiers de leur profession, de leur savoir-faire et de leur engagement auprès des tout-petits. L’importance de la prime enfance est aujourd’hui unanimement reconnue et les nounous, premier mode d’accueil en France, ont une place centrale. En Pays Mornantais, les 215 assistants maternels s’occupent de 658 enfants âgés de 0 à 5 ans.
Rencontre avec Céline Alazary qui exerce à Soucieu depuis 2018.
Découvrez notre reportage vidéo «Une journée chez la nounou»
Entre 7h45 et 19h30, Céline Alazary n’a pas une minute à elle ! Conduire les enfants à l’école, accueillir ceux qui ne sont pas scolarisés, jouer, raconter des histoires…la journée de l’assistante maternelle est bien remplie. Maman de deux enfants de 11 et 7 ans, Céline est nounou depuis 2018. Après plus d’une décennie passée dans une grande enseigne de prêt-à-porter, la jeune femme a décidé de se reconvertir pour un métier sur mesure qui lui trottait dans la tête depuis belle lurette : « Avant de passer un Bac pro sans grande conviction, j’aurais aimé faire des études de puéricultrice mais le cursus était long et je n’avais pas la fibre scolaire. Je suis donc restée dans le commerce jusqu’au moment où j‘ai eu le déclic. Nous avions eu une mauvaise expérience avec le mode de garde de notre fille aînée. Avec l’arrivée de notre fils, passer l’agrément d’assistante maternelle était l’occasion de travailler, de m’occuper de mes enfants et de les voir grandir », raconte celle qui depuis 5 ans a l’agrément d’assistant maternel pour 4 enfants. Issue d’une famille nombreuse et avec une maman nounou, à la trentaine, une reconversion tombait sous le sens.
Des responsabilités avec l’accompagnement du Relais Petite Enfance Itinérant
Après une formation de 120 heures sur les besoins fondamentaux de l’enfant, les spécificités du métier ou encore le positionnement des assistants maternels dans le dispositif d’accueil des jeunes enfants, Céline a dû valider un brevet de premiers secours. « Pendant une vingtaine d’heures, j’ai été initiée avec des mannequins de nourrissons ou de jeunes enfants aux gestes qui sauvent. Comment intervenir en cas d’étouffement ? Que faire pour les petits bobos de la vie quotidienne ? C’est essentiel d’être formés, car nous avons une grande responsabilité. Les parents nous confient ce qu’ils ont de plus cher alors nous devons savoir comment agir en cas de problème. Nous avons des formations régulières sur ces aspects d’urgence et de santé. Les animatrices du RAMI de la Copamo organisent aussi des temps d’échange entre assistants maternels pour partager nos expériences ainsi que des conférences thématiques. Les animatrices du RAMI répondent toujours au téléphone si nous avons des questions ou des doutes », se réjouit la nounou qui ne s’est jamais sentie aussi épanouie que depuis sa reconversion.
Jouer, faire de la pâte à modeler : on s’éclate toute la journée
Céline aime offrir à ses pensionnaires un cocon familial. Si elle donne, elle reçoit énormément aussi de la part de ses petits bouts ! « Les petits que j’ai en garde, c’est comme s’ils étaient mes enfants. Je m’occupe d’eux de la même manière que les miens. Je suis en quelque sorte une deuxième maman. Il y a beaucoup d’affection et c’est nécessaire pour que les enfants se sentent bien. Quand ils me disent « nounou je t’aime », je prends ! Les enfants m’envoient beaucoup de bonheur. Chaque jour est différent, un bébé va s’assoir puis marcher et je me nourris de ces petits riens. Ils arrivent toujours de bonne humeur, même si parfois il y a des pleurs ou des petits caprices, le matin quand ils passent la porte ce sont des câlins. Et puis on joue, on raconte des histoires, on goûte ! C’est non-stop mais je m’éclate », conclut la nounou avant de poursuivre à haute voix les aventures de Bob le bricoleur.